00 41 32 951 16 24 secretariat@lebemont.ch

Dates

1677
Dédicace de l’oratoire Jean-François Morel

1871
Découverte d’ossements et de pièces millésimées 1624 sur le chantier de la route Montfaucon – Le Bémont

1873
Requête pour la construction d’une nouvelle école

1882
Inauguration de la nouvelle école

1889
Ouverture de la grotte du Petit-Creux

25 septembre 1892
Ouverture de la Grotte du Creux

27 septembre 1892
Le Grand-Conseil bernois adopte le Décret sur la division de paroisses en plusieurs circonscriptions politiques: Saignelégier, Le Bémont, Muriaux

1893
Réouverture de la Grotte du Grand Creux

26 janvier 1899
La commune adopte le système de l’assistance communale

1er mai 1901
Chemin de fer Saignelégier – Le Bémont – Glovelier. Avis d’expropriation des terrains sur la commune de Montfaucon pour la construction de la ligne Saignelégier – Glovelier

5 mars 1904
Constitution de la Caisse d’assurance du bétail

1905
Faillite de la Tuilerie des Royes

1905
L’assemblée communale souscrit une participation financière pour sauver la ligne de chemin de fer Saignelégier – Glovelier

29 août 1907
L’assemblée communale vote une participation financière de 10000 francs pour rachat en faveur de la Compagnie Saignelégier – Glovelier en voie de formation

16 décembre 1907
L’assemblée communale refuse le rachat de l’orphelinat Les Côtes

1908
Inauguration de l’éclairage électrique

1909
L’assemblée communale décide l’achat de la ferme Le Praissalet

20 mars 1912
Saignelégier et Le Bémont achètent la tuilerie des Royes

15 mars 1919
L’assemblée communale vote l’acquisition du Petit-Bois-Derrière et des Mottes

5 juillet 1921
Avis de construction de la route Le Bémont – Gros-Bois-Derrière

1922
L’assemblée communale décide le drainage des marais et la reprise d’activité des usines Les Royes

17 décembre 1927
L’assemblée communale vote une participation financière de 10000 francs à la construction de l’église de Saignelégier

1928
La gare ne sera pas fermée

3 juillet 1931
Incendie de la ferme de La Communance

20 juillet 1933
Orage de grêle catastrophique

26 septembre 1933
Avis de triangulation pour la commune du Bémont

14 juillet 1934
L’assemblée communale adhère au Syndicat des eaux des Franches-Montagnes

31 mars 1936
L’assemblée communale vote l’adhésion au projet d’alimentation en eau des Franches-Montagnes

1939
Projet d’aménagement touristique de la Grotte du Grand-Creux

22 mai 1947
Un avion militaire s’écrase entre Montfaucon et Le Bémont. Le pilote jurassien Jean-Pierre Bueche est tué.

3 septembre 1947
Incendie de la scierie des Royes

17 décembre 1955
L’assemblée communale proteste contre le projet de place d’armes aux Franches-Montagnes
L’assemblée communale décide l’alimentation en eau des fermes de La Neuvevelle, Le Raiceneux, Les Communances-Dessus, Le Moulin et Grand Creux
L’assemblée communale vote un crédit de 4000 francs pour l’étude d’un projet de remaniement parcellaire

20 septembre 1956
Constitution du comité pour le remaniement parcellaire

18 mai 1960
Le Grand-Conseil bernois vote une subvention de 692.000 francs pour le remaniement parcellaire communal

3 septembre 1960
Inauguration de la nouvelle école

25 février 1961
L’assemblée communale refuse le règlement de police des pâturages limitant le tourisme

1962
L’assemblée communale manifeste une forte opposition au projet fédéral de Centre du cheval

1963
L’assemblée communale décide le remaniement parcellaire

21 décembre 1963
L’assemblée communale accepte les statuts du comité contre la Place d’armes aux Franches-Montagnes

21 avril 1964
Avis de construction de l’Auberge de jeunesse

1966
Projet d’aérodrome dans les Franches-Montagnes, entre Montfaucon et Le Bémont
Journées «Sauvez les Franches-Montagnes». Les terrains doivent être entièrement utilisés pour une station fédérale agricole et pour l’élevage chevalin et bovin

23 février 1967
Tempête dévastatrice sur le Jura. Gros dégâts au Bémont

30 septembre 1967
Inauguration de l’Auberge de jeunesse

1968
L’assemblée communale accorde le droit de vote et d’éligibilité aux femmes
Le Bémont est inscrit dans la zone des sites francs-montagnards d’importance nationale à protéger

19 décembre 1969
L’assemblée communale adhère au Syndicat d’initiative des Franches-Montagnes

1970
Le remaniement parcellaire est presque terminé

1971
L’assemblée communale se déclare favorable aux pistes pour cavaliers

1972
Barbouillages et importants dégâts contre le Café du Régional, dont le propriétaire est antiséparatiste

23 juin 1974
Le conseil communal recommande le oui au canton du Jura lors du plébiscite.

1976
L’assemblée communale décide l’adhésion à l’Office d’orientation professionnelle Jura-Nord

1977
Inauguration de la nouvelle poste

28 octobre 1994
L’assemblée communale adhère au Syndicat des écoles secondaires
L’assemblée communale refuse un projet de station d’épuration des eaux

2002
Les bureaux de poste de Goumois, Les Pommerats, Les Enfers, Le Bémont seront fermés. Ceux de Montfaucon, Saint-Brais deviendront filiales de Saignelégier et Glovelier

25 juillet 2003
Fermeture du bureau de poste

2004
Le Gouvernement jurassien octroie un crédit de 360’000 francs pour étude de l’aménagement routier Saignelégier – Le Bémont

Les gaubes

Noël, Nouvel-An sont à la porte, mais combien sommes-nous encore à en apprécier les valeurs? De fêtes religieuses et familiales, nous n’en causons plus guère, tout a basculé pour devenir des fêtes de ripailles, d’argent mal utilisé. Tout nous y engage, la radio, la télévision, les journaux, les réclames dont nos boîtes aux lettres sont remplies tous les jours. Les fêtes aux senteurs de tresses, de pain d’épices, de jambon-choucroute ont fait place aux fêtes de cadeaux et de folles dépenses! Même la neige s’est mise de la partie pour ôter la magnificence des fêtes: elle se fait plus rare d’année en année. Est-elle fâchée de ne plus avoir la cote des réjouissances hivernales? Il ne sert à rien de rallumer la chandelle des souvenirs?

Pour se mettre le cœur en joie, portons-nous en pensée chez les bourgeois du Petit communal du Bémont. Voilà des gens qui ont gardé, malgré les chamboulements des ans, une coutume ou plutôt un droit «de bois crû et à croître» dénommé «les gaubes», droit qui date de 1670. Dans les archives de la commune du Bémont est conservé un acte signé des sœurs Simonin. Soucieuses et étonnées par les grandes coupes de bois abattues dans l’endroit pour les fonderies d’Undervelier principalement, ces dames octroyèrent environ 26 hectares de terres forestières aux descendants de leurs familles.

Les forêts furent sauvées, comme quoi la sauvegarde du patrimoine et de la nature ne date pas d’aujourd’hui! Ce droit se résume à peu d’obligations pour les ayants droit mais leur rapporte un beau cadeau de fin d’année.

Pour être bourgeois du Petit Communal, il faut être descendant d’anciennes familles du lieu, demeurer dans la commune depuis huit mois, et y payer ses impôts.

Chaque année, une coupe de bois est abattue dans la forêt héritée des dames Simonin et vendue, au prix du jour, à un scieur. Le produit de la vente est partagé le soir de la saint-Sylvestre. Tous les bourgeois reçoivent la même somme d’argent, fût-il né le 31 décembre de l’année. Les gaubes varient d’une année à l’autre, ceci relève du marché du bois, mais aussi du nombre de bourgeois. Les familles sont moins nombreuses ces dernières années. Les ménages de huit, neuf enfants ne sont plus qu’un vieux souvenir!

Les gaubes mettaient «du beurre sur les épinards» en fin d’année. Sans subsides ni allocations aux grandes familles, dans le temps, cet argent était reçu comme un beau cadeau de Noël. Un soir «des gaubes», Colas, père de sept enfants, tournait comme une toupie dans sa cuisine. L’heure de l’assemblée approchait, la sage-femme arrivée depuis deux heures n’était toujours pas sortie de la chambre. Par instant, on entendait des plaintes. «Mon Dieu, priait Colas de toutes ses forces, sainte Vierge Marie», dans la détresse, tous les saints passaient sur ses lèvres: dépêchez-vous de délivrer ma femme… garçon ou fille, peu importe, mais avant minuit!» Dans un éclair, il décide de partir pour l’assemblée, de donner un nom pour recevoir une gaube de plus.

Siméon, Amélie? Quel supplice! Ouvrant la porte de la salle communale, sans trembler, il hurle: «C’est un garçon». Il s’appelle Siméon. Lorsqu’il rentre à la maison, sa femme fatiguée mais heureuse lui annonce: «Encore un garçon». Quelle chance, vous voyez je ne suis pas un menteur. Siméon est là! Je souhaite à tous les lecteurs de mes petits écrits une heureuse fête de Noël, une année 2000 pleine de bonheur.

La Coccinelle

(Texte paru dans le Franc-Montagnard en 1999, «Le coin du patois»)